Projets éoliens: un empressement qui dérange
Projets éoliens: un empressement qui dérange
Des citoyens inquiets sont venus lancer mercredi aux maires de la MRC de Nicolet-Yamaska un message clair : il faut prendre le temps qu’il faut avant d’embarquer dans des projets éoliens.
Ils estiment qu’il vaut mieux passer à côté d’une opportunité d’affaires que de se lancer tête baissée, avec des promoteurs privés, dans l’implantation de parcs éoliens qui resteront dans le décor pour plus de 60 ans.
Fait rare, la séance du conseil des maires s’est tenue dans une salle remplie presque qu’au maximum de sa capacité, à Grand Saint-Esprit. Plus de 200 personnes de municipalités ciblées pour les projets éoliens s’étaient déplacées.
Au micro, plusieurs ont déploré l’empressement des élus à organiser des séances d’information avec l’intention d’appuyer, dès le début juin, le dépôt de projets à Hydro-Québec. La société d’État a lancé un appel d’offres ce printemps. Les promoteurs doivent y répondre dès septembre.
Denis Leblanc, de Sainte-Monique, a bien exprimé le sentiment de plusieurs citoyens présents.
Écouter:
Janie Vachon-Robillard, de Saint-Léonard d’Aston, à l’origine de pétition de 700 noms réclamant une réflexion collective sur cet enjeu, et André Geoffroy de Saint-Wenceslas ont utilisé d’autres images pour exprimer leur inconfort face au sentiment d’urgence des élus.
Écouter:
Le directeur général de la MRC, Michel Côté, a reconnu que d’autres appels d’offres sont prévisibles dans les prochaines années, mais n’est pas certain que la MRC pourra encore y répondre.
Il explique que le dossier a été monté d’une façon qui place les territoires en concurrence les uns par rapport aux autres. Les projets priorisés par Hydro-Québec sont ceux où il y a une capacité d’accueil de l’énergie éventuellement produite. Dans le cas de Nicolet-Yamaska, c’est le poste de Sainte-Eulalie qui est ciblé, avec sa capacité d’accueil qui est pour le moment de 400 mégawatts. Or la MRC de Nicolet-Yamaska n’est pas la seule qui pourrait profiter de cette capacité. Les territoires d’Arthabaska, de Drummond et de Bécancour pourraient aussi le faire. Ce contexte met de la pression sur les élus selon Michel Côté:
Après la séance, la préfète Geneviève Dubois a dit prendre acte de cette résistance. Elle souhaite maintenant avoir une opinion plus générale de la population.
Écouter:
D’ici là des consultations sont prévues simultanément dans plusieurs municipalités le 23 mai. Trois promoteurs tiendront aussi six rencontres d’information dans les prochains jours.
Entre une quinzaine et une soixantaine d’éoliennes pourraient être dressées dans la MRC, pour une production variant entre 100 et 400 mégawatts.