Mois de l’histoire des Noirs | « Ce mois a toujours sa raison d’être » – un Camerounais d’adoption vivant à Baie-du-Febre
Mois de l’histoire des Noirs | « Ce mois a toujours sa raison d’être » – un Camerounais d’adoption vivant à Baie-du-Febre
Installé à Baie-du-Febvre depuis juin dernier, le natif du Cameroun, Mathias Arasa Tchuente, n’a jamais ressenti de discrimination raciale en raison de la couleur de sa peau.
Or, l’homme de 30 ans reconnaît que ça existe encore. Malheureusement.
En ce Mois de l’histoire des Noirs, celui qui est venu vivre au Québec pour travailler dans le domaine de la mécanique persiste et signe. Ce mois a encore sa raison d’être en 2025.
« Les barrières se trouvent dans les pensées, mais quand on a la chance d’être ensemble, elles tombent », a-t-il dit philosophiquement.
Certes, lorsqu’il est arrivé dans cette municipalité d’un peu moins de 1 000 citoyens, il a senti quelques regards à son endroit.
Il faut dire que lui et deux de ses compatriotes, qui sont également venus travailler au même endroit, semblent être les seuls noirs de la municipalité.
Selon M. Tchuente, les regards n’ont rien à voir avec le raciste. C’est simplement que les personnes de couleurs sont rares dans le coin.
« Il faut seulement bien se comporter, lance-t-il candidement. Avec le temps, chacun va ouvrir leurs barrières. »
Et, comme il le dit lui-même, lorsqu’un Canadien immigre dans un autre pays, c’est ce dernier qui se fait regarder.
C’est quoi être Noir ?
Lorsqu’on lui demande c’est quoi être noir en 2025, Mathias Arasa Tchuente a répondu, tel un grand philosophe.
« Être Noir ce n’est pas qu’une couleur de peau. C’est aussi quelqu’un qui a traversé toutes les barrières. À l’époque, être Noir était celui qui était défavorisé face aux autres races et qui était marginalisé. La colonisation qui a existé semble être terminée, mais elle reste encore pratiquée. Du moins, dans la tête de certains Noirs qui refusent de comprendre que la révolution n’est pas universelle. Chacun doit mener sa révolution pour occuper la place qui est à lui », dit-il calmement et sereinement.
« Être Noir aujourd’hui c’est être celui qui se sent libre, s’exprime, se déplace et prend ce qui est à lui », ajoute-t-il.
L’importance de bien s’intégrer
Pour le trentenaire, il n’y a pas de doute que c’est important, voire primordial, de bien s’imprégner de la culture québécoise.
« Je mange de la poutine toutes les semaines et j’aime la manger avec ceux qui la font, c’est-à-dire au restaurant et non tout seul chez-moi », a illustré celui qui pourrait donner des cours sur l’histoire du Québec en raison de ses nombreuses connaissances de la province.
Il en parlait d’ailleurs avec un emballement contagieux lors de son entrevue avec VIA 90.5 FM.
« Un joueur de hockey va apprendre à jouer sur la glace et non dans les livres », a-t-il comparé pour expliquer que la meilleure façon d’aimer un nouveau pays était de s’y intégrer, et ce, complètement.