Des Métallos d’Alma viennent supporter leurs collègues de l’ABI
Des Métallos d’Alma viennent supporter leurs collègues de l’ABI
Dans une grande démonstration de solidarité, plusieurs dizaines de travailleurs de l’Aluminerie Rio Tinto d’Alma sont se joints à de nombreux collègues en lock-out de Bécancour jeudi après-midi, devant l’usine.
Le président de leur Syndicat, Alexandre Fréchette, a annoncé que d’ici quelques semaines, les Métallos d’Alma (section locale 9490), qui ont eux aussi subi un lock-out en 2012, verseront une aide financière récurrente de15 000 $ par semaine à leurs confrères de l’ABI. Monsieur Fréchette les a mis en garde et les a invités à supporter leur comité de négociation. «Il va y avoir des gérants d’estrade qui ont l’air neutre et qui parlent au nom du bien commun supposément, mais ils ont tous un lien avec ces compagnies-là. Le but de tout ça c’est de vous jouer dans la tête, vous mettre de la pression sur vous et vos familles, pour que vous doutiez de la stratégie de votre comité de négociation». Il s’en est pris notamment aux « commentateurs sportifs » qui ont dit que cette usine est désuète et peu payante. «Nous autres on a déjà entendu ça, malgré que notre usine était flambant neuve», a déclaré le syndicaliste qui a aussi évoqué des rumeurs de démolition de son usine en 2012, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Il trouve par ailleurs louche le silence du gouvernement Couillard qu’il soupçonne d’être en négociation avec l’ABI au sujet des tarifs d’électricité. Il demande à Québec de donner l’heure juste. Le président du syndicat de l’ABI, Clément Masse, a pour sa part dénoncé ce qu’il considère comme de l’intimidation. «L’employeur a même eu le culot d’envoyer des injonctions directement dans nos familles, à la maison, pour tenter de les influencer. C’est un geste odieux, dégoûtant de la part de l’employeur et on ne se laissera pas intimider par ça», a lancé le président de la section locale 9700 des Métallos à l’assistance bruyante. Même si le nombre de manifestants dépassait largement le maximum de 15 piqueteurs prescrit par une injonction, la police, qui surveillait le tout à distance, n’est pas intervenue. Vendredi, le directeur canadien du Syndicat des Métallos, Ken Neumann, ainsi que deux membres du syndicat mexicain Los Mineros, Oscar Alzaga et Jesús Armando Velásquez, passeront saluer les employés en lock-out sur la ligne de piquetage, en compagnie du directeur québécois des Métallos, Alain Croteau. Ceux-ci vont profiter de leur court séjour à Montréal, en marge de la ronde de négociations de l’ALÉNA pour venir apporter leur soutien. |