L’UPA appelle à la protection du garde-manger québécois
L’UPA appelle à la protection du garde-manger québécois
L’union des producteurs agricoles lance un cri d’alarme. La protection des terres doit être une priorité nationale.
C’est ce qu’a réclamé son président général, Martin Caron, qui estime que l’actuelle consultation nationale lancée par Québec doit venir renforcer la Loi sur la protection du territoire agricole et des activités agricoles (LPTAA) et non la diluer. Il considère cette loi vieille de 45 ans comme un succès en matière de politique publique.
Écouter :
M. Caron s’est joint mercredi matin au président régional de l’UPA, Daniel Habel et à la présidente du Groupe de la Relève agricole du Centre-du-Québec, Christine Schmucki, lors d’une conférence de presse à Sainte-Brigitte-des-Saults.
Ils se disent inquiets des pressions grandissantes sur la zone agricole. Les projets éoliens en font partie, d’où la demande d’un meilleur encadrement des promoteurs.
Selon les chiffres de l’UPA concernant l’historique d’implantation de parcs éoliens, chaque éolienne entraîne la perte d’une superficie d’un hectare. Daniel Habel rappelle que l’UPA n’est pas contre les éoliennes, mais que leur déploiement ne doit pas se faire au détriment des terres en culture.
Écouter le président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec, Daniel Habel :
M. Habel s’inquiète aussi du développement de la filière batterie. Les milliers de travailleurs attendus auront besoin d’être logés ce viendra accroître la pression pour agrandir les périmètres urbains.
Écouter :
Depuis 1988, les pertes nettes de territoires agricoles sont 730 hectares, auxquels s’ajoutent, au cours des 24 dernières années, 5000 hectares sacrifiés à des fins autres qu’agricoles.
Contrer la spéculation
Certaines terres sont laissées en friche. Selon Martin Caron, il s’agit dans certains cas d’une manœuvre d’acheteurs qui les laissent à l’abandon jusqu’à ce qu’elles ne soient plus cultivables, dans le but de les dézoner.
À cet égard, le président général de l’UPA signale que des juridictions ont adopté des lois visant à contrer la spéculation. C’est le cas de la Saskatchewan qui oblige les acheteurs de terres agricoles soient des producteurs. Des pays d’Europe obligent les propriétaires de terres à les faire cultiver.
L’avenir du secteur agricole en péril.
Cette conférence de presse a été l’occasion de rappeler un autre enjeu, celui du prix des terres. Au cours des dix dernières années, leur valeur commerciale a grimpé en moyenne de 9 % par année.
Cela réduit la capacité de la relève d’y accéder. Cet accès est même impossible dans certains cas.