Gestion des zones inondables: des agriculteurs en colère
Gestion des zones inondables: des agriculteurs en colère
Les producteurs agricoles du Centre-du-Québec dénoncent les modalités du régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral, mis en place par le ministère de l’Environnement.
Réunis mercredi en assemblée générale annuelle à Victoriaville, ils ont été unanimes à prendre position contre ce régime entré en vigueur le 1er mars dernier.
Celui-ci impose de nouvelles exigences à ceux qui cultivent des terres à l’intérieur du littoral. Tous les fossés et cours d’eau qui s’y trouvent doivent être bordés de bandes végétalisées élargies. Celles-ci doivent avoir une largeur minimale de trois mètres de chaque côté des fossés et de cinq mètres de chaque côté des cours d’eau.
Le président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec, Daniel Habel, parle d’expropriation déguisée :
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Quelque 10 000 hectares agricoles, dont 5000 autour du lac Saint-Pierre sont directement concernés. Mais le problème est aussi vécu près d’autres cours d’eau qui sont bordés par des terres situées dans les zones inondables 0-2 ans. Une centaine de membres de l’UPA régionale sont affectés par ces modalités du régime transitoire.
Et les conséquences sont majeures selon Daniel Habel.
Écouter:
L’UPA déplore que ces nouvelles exigences soient imposées sans accompagnement significatif, sans soutien véritable, sans délai raisonnable et sans aucune compensation financière.
Ce qui choque surtout les producteurs, c’est que les études et analyses justifiant cette approche ne sont pas complétées. Ce n’est qu’à la fin de 2023 que les travaux d’analyse et de recherche du Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du lac Saint-Pierre seront terminés. C’est à ce moment qu’on verra si ces mesures trouvent un fondement scientifique. L’UPA signale que les limites littorales pour les cours d’eau du Québec se ne sont pas officiellement établies. Lorsqu’elles le sont, elles ne sont pas conformes à la réalité, déplore l’UPA. Une nouvelle cartographie des zones inondables est aussi attendue.
Les délégués réunis en assemblée générale demandent de suspendre l’application règlementaire des bandes végétalisées, tant que les résultats de l’étude sur ce sujet n’auront pas été fournis, discutés et jugés acceptables par l’UPA. Les producteurs rappellent qu’ils adhèrent virage vers une agriculture durable, notamment dans le contexte littoral, mais que les nouvelles conditions de culture doivent faire l’objet d’un consensus dont ils doivent faire partie.